Il est grand temps que quelqu’un tienne tête à Greenpeace

Greenpeace va toutefois plus loin. Elle tente de faire en sorte qu’une entreprise forestière méritant d’être entendue ne le soit pas au Canada, parce qu’elle la poursuit pour diffamation.

Dans le litige l’opposant à la société montréalaise Produits forestiers Résolu, Greenpeace aura sans nul doute à répondre à ces accusations.

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Résolu fait remarquer qu’elle a planté un milliard d’arbres. Combien d’arbres Greenpeace a-t-elle plantés?

Il n’est pas étonnant que Résolu tienne à se faire entendre devant les tribunaux.

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Tout est possible. La poursuite de Résolu est cependant loin d’être vexatoire.

En fait, il est grand temps que quelqu’un tienne tête à Greenpeace. Malgré la confiance absolue qu’a Greenpeace en sa supériorité morale autoproclamée, elle a publié de fausses déclarations au sujet de Résolu. Elle a, par exemple, été forcée de se rétracter à propos de déclarations mensongères selon lesquelles Résolu aurait récolté des arbres dans un secteur qu’elle avait promis d’épargner.

Parallèlement, la Société présente une réfutation complète sur son site Web. Elle mérite d’être entendue en cour.

Deux conclusions s’imposent.

Primo, pour un groupe qui se glorifie d’avoir escorté Jane Fonda dans une visite des sites d’exploitation de sables bitumineux, il est irritant de se présenter à la face du monde comme un simple plaideur risquant des « frais de litige exorbitants ».

Ne vous méprenez pas. Greenpeace génère beaucoup d’argent. Greenpeace Canada a, elle seule, reçu pour plus de 12 millions de dollars de dons l’an dernier.

À l’échelle mondiale, Greenpeace International a amassé la somme astronomique de 337 millions de dollars.

Si elle est accusée d’utiliser son énorme influence de façon irresponsable, Greenpeace aurait les moyens de se défendre devant les tribunaux.

Secundo, cette affaire a d’incroyables répercussions sur d’autres parties que celles en cause.

Supposons simplement que Greenpeace puisse persuader la cour de débouter Résolu parce que ses allégations contre la Société seraient si bien construites et viseraient l’intérêt du public de façon si manifeste qu’elles ne vaudraient pas d’être remises en question. D’autres groupes de défense des intérêts ne seraient-ils pas enclins à faire le même type d'allégations?

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Nous n’avons pas à être d’accord avec ces gens. Mais ils ont le droit d’être protégés contre les propos diffamatoires.

Nous ne voulons donc pas d’un Canada où une orthodoxie serait à ce point implantée que l’on pourrait attaquer impunément le gagne-pain des citoyens, comme Greenpeace revendique le droit de le faire avec Résolu.

Greenpeace dit parler au nom de la science et de la participation du public.

Mais quiconque exige l’exclusivité de son point de vue de la vérité ne peut parler au nom de ces aspects. Cela mènerait alors à quelque chose de beaucoup plus sombre : ceux au pouvoir pourraient se servir de la loi pour réprimer la dissidence.

Greenpeace doit assumer en cour la responsabilité de ses propos contre ceux qu’elle a attaqués.

Nigel Hannaford, Toronto Sun (7/6/2017)

 

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